Ancrage local : avec ou sans loi...

Le 17/03/2016

La position du Sénat a porté un coup à la proposition de loi sur l'ancrage local territorial de l'alimentation. Mais est-il vraiment possible de faire un autre choix, alors que celui-)ci engage la qualité de vie ? Christophe Hébert, président d'Agores, réagit.

 

Agores comprend la position des sénateurs qui ont peur de perdre la face en reconnaissant que notre agriculture est réellement polluante et qu'il s'agit d'une bombe agroalimentaire à retardement au même titre que la vache folle, l'amiante ou encore le sang contaminé, car l'impact sur la santé humaine va mettre des années à sortir (30 ou 40 ans peut-être) !

 

Des interrogations légitimes

Néanmoins, chacun peut le constater au quotidien et cela depuis plusieurs années : on assiste à une multiplication des enfants allergiques à toutes sortes de denrées alimentaires, de plus en plus d'adultes commençant à en souffrir également. Autre fait inquiétant : des enfants développent des pathologies cancéreuses à proximité des zones d'épandages agricoles ou des vignobles.

Sans être ni spécialiste de la question ni scientifique, il y a légitimement lieu de s'interroger sur nos pratiques de consommateurs et d'acheteurs publics, à la fois en tant que parents ou grands parents, en tant que professionnels de l'alimentation, voire en tant que citoyens.

 

Privilégier le bon sens aux clivages et intérêts corporatistes

Agores ne cherche pas à prendre position « pour » ou « contre » : il y aura toujours des arguments et des contre arguments, du pour et du contre dans les deux camps. Mais nous souhaitons que le bon sens efface les clivages politiques et les intérêts corporatistes voire lobbyistes, pour réellement poser la question : quel avenir et quelle planète souhaitons nous laisser à nos enfants (enfants, petits enfants, convives) ? Cela nous concerne tous, à quel que titre que ce soit !

Depuis la création de la Charte Qualité en 1998, Agores et ses adhérents s'engagent au quotidien pour que les convives profitent des meilleurs produits au meilleur coût, dans le cadre des orientations de leurs maires, et cela quelle que soit la couleur politique au commande des municipalités. Preuve s'il en est qu'il y a encore dans ce pays des élus qui savent aller au delà des conflits d'intérêts et agir pour demain.

Fort de ces constats, gardons à l'esprit qu'avec ou sans loi, c'est bien nous – citoyens, parents et professionnels – qui sommes, par nos actes au quotidien, les forces capables de bousculer les habitudes, les pratiques, et les conservatismes en oeuvre dans notre pays !

 

La prise de conscience puis le changement de nos habitudes peuvent prendre des années. Prenons au moins le temps de nous interroger, d'en parler autour de nous, de nous intéresser à la question : cela peut aller très vite car il ne s'agit pas tant d'un problème de budget que d'un choix de vie et de volonté politique !

Agores et ses administrateurs sont à vos côtés pour en parler et développer l'amélioration constante de la qualité de vos menus.

 

Agoressement vôtre,

Votre président, Christophe Hébert